Une alternative mini-invasive pour traiter les anévrismes complexes
L’Hôpital privé de Provence figure parmi les établissements français qui développent la pose d’endoprothèses fenêtrées, une technique mini-invasive de pointe en chirurgie vasculaire pour traiter les anévrismes complexes. La première opération a été réalisée le 31 mai 2022 par le Dr Baptiste DAVID. Depuis, il a pratiqué, en collaboration avec le Dr Jean-Victor CHAZOT, une quinzaine d’interventions de ce type, à raison de cinq à six par an, pour un réel bénéfice pour ces patients.
« En tant que chirurgiens vasculaires, nous traitons notamment les sténoses carotidiennes, les artériopathies des membres inférieurs, et plus globalement toutes les atteintes artérielles mais également les varices et tout ce qui est lié aux accès d’hémodialyse. Ceci inclut donc la prise en charge des anévrismes aortiques. Ces derniers sont des dilatations de l’aorte pouvant entraîner une rupture d’anévrisme bien connue du grand public qui entraine une hémorragie la plupart du temps mortelle. Au-delà de 50 mm de diamètre, une intervention devient nécessaire pour prévenir ce risque », explique le Dr David.
Deux options existent : la chirurgie conventionnelle, qui implique une ouverture de l’abdomen avec un risque de mortalité élevée lorsqu’il s’agit d’anévrisme complexe avec absence de zone de clampage sous les artères rénales. Ce risque peut devenir encore plus important (supérieur à 10-15% de mortalité) lorsqu’il faut ouvrir le thorax en plus de l’abdomen ce qui est parfois obligatoire dans le cadre d’anévrime juxta rénal. L’autre solution est la technique endovasculaire, moins invasive. « L’implantation par voie endovasculaire d’une endoprothèse permet d’exclure l’anévrisme avec une simple ponction fémorale bilatérale ce qui induit un risque nettement inférieur à une prise en charge chirurgicale classique. »
Planifiée à Londres et fabriquée sur mesure selon l’anatomie du patient en Australie
Particulièrement indiquée en cas d’anévrismes complexes — notamment en l’absence de collet proximal c’est à dire l’absence de zone suffisamment longue entre les artères rénales et le départ de l’anévrisme— l’endoprothèse fenêtrée est planifiée à Londres et fabriquée sur mesure en Australie selon l’anatomie précise du patient. Ce processus prend entre quatre et six semaines.
Cette prothèse est un tube de tissu synthétique renforcé par une armature métallique (stent) et comportant des ouvertures ("fenêtres") qui s’alignent avec les artères rénales et digestives. « Le but est de maintenir la perfusion des organes tout en excluant la zone anévrismale de l’aorte. »
Une opération de haute précision, rendue possible grâce à la salle hybride
Ces interventions, très techniques, bénéficient de conditions optimales grâce à la salle hybride de l’Hôpital privé de Provence. « Cette imagerie de haute précision nous permet de fusionner les données préopératoires et notamment le scanner réalisé en amont et peropératoires pour projeter un calque des artères cibles sur les écrans de scopie ce qui nous permet de naviguer dans l’aorte et les artères de façon beaucoup plus précise et avec une injection de produit de contraste iodé nettement inférieure. Cela améliore donc considérablement notre précision lors de la pose. »
Des bénéfices réels pour les patients
La pose d’une endoprothèse fenêtrée dure entre deux et quatre heures, contre quatre à six heures pour une chirurgie ouverte complexe. Mais c’est surtout la récupération qui marque une différence nette. « Alors qu’un patient opéré classiquement reste en moyenne une quinzaine de jours à l’hôpital, dont plusieurs jours en réanimation, ici, il peut sortir en 48 heures si tout se passe bien, sans compter le bénéfice au niveau de la douleur post opératoire. »
En plus d’un confort postopératoire accru, cette technique réduit fortement les risques. « La mortalité opératoire d’une chirurgie conventionnelle sur ces anévrismes complexes avoisine les 10 à 15 %. Avec cette approche endovasculaire, elle devient beaucoup plus faible, hors complications exceptionnelles », souligne le Dr DAVID.
Une avancée majeure au service des patients
Grâce à cette technique mini-invasive et sur-mesure, les patients bénéficient d’un traitement sécurisé, plus confortable et mieux toléré, même dans les cas les plus complexes. En combinant expertise chirurgicale, innovation technologique et approche individualisée, l’Hôpital privé de Provence s’inscrit résolument dans une dynamique de progrès au service de la santé vasculaire.